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Étudiants, quelle mutuelle bon marché est faite pour vous ? Le comparatif de Capital

Étudiants, quelle mutuelle bon marché est faite pour vous ? Le comparatif de Capital

En raison de leurs budgets serrés, les étudiants se tournent vers les contrats d’entrée de gamme des mutuelles étudiantes. Mais quelle offre est la plus adaptée à leurs profils ? Tour d’horizon.

  • Ils sont environ 2,8 millions d’étudiants à effectuer leur rentrée universitaire entre septembre et octobre. Avec pour une partie d’entre eux un choix douloureux à faire : rester sur la complémentaire santé des parents (jusqu’à 25 ans en général) ou bien, par nécessité ou contrainte, prendre son indépendance et souscrire à un contrat santé seul. Mais la troisième option reste de… ne souscrire à aucune complémentaire. Selon l’Observatoire de la vie étudiante, près de 30% des étudiants renoncent aux soins - consultations médicales, soins optiques et dentaires - à cause des moyens financiers.

    “Les jeunes ressentent l'effet “Superman” et se disent que la maladie ne les atteint jamais. Sauf que sans complémentaire, le reste à charge peut être très pénalisant. Surtout lorsqu’on sait que le budget moyen d’un étudiant est de 463 euros par mois”, avertit Benjamin Biale, directeur général de Heyme, un des poids lourds du marché des mutuelles pour jeunes. La rentrée est un moment crucial pour cette mutuelle ayant acquis 60.000 clients en trois ans. “60% de nos souscriptions se font le dernier quadrimestre, entre septembre et décembre”, poursuit le directeur général.

    Le choix d’une mutuelle est d’autant plus difficile pour les plus jeunes que depuis 2019, le régime étudiant de la Sécurité sociale a disparu. Jusqu'en 2018, les étudiants étaient rattachés à des mutuelles qui bénéficient d’un statut de délégataire pour le compte de la Sécurité sociale. Elles géraient pour eux la partie obligatoire des dépenses de santé.

    Les étudiants ressentent l’effet Superman

    Un temps révolu. Le marché a donc largement mué, devenant au passage plus concurrentiel. “Les mutuelles étudiantes sont désormais forcées d’être en compétition avec les assureurs sur la publicité ou le budget d’acquisition de clients. C’est un changement majeur car jusque-là, le marché des étudiants était quasiment captif”, souligne Julien Fillaud, directeur général du comparateur Hyperassur. Mais la compétition n’est pas aussi féroce qu’avec les salariés ou les indépendants, les étudiants représentant un marché peu rémunérateur pour les assureurs et surtout très volatile, car les étudiants n’ont vocation à le rester que durant quelques années.

    Capital, grâce aux données fournies par le comparateur Hyperassur, s’est ainsi penché sur les contrats d’entrée de gamme commercialisés par les mutuelles. Un choix qui se justifie avant tout par les contraintes budgétaires des étudiants, mais aussi par la réglementation en vigueur. La réforme du 100% santé , désormais pleinement active, permet à tous les titulaires d’un contrat de complémentaire santé responsable, même les moins protecteurs, de bénéficier de soins optiques, dentaires et auditifs remboursés en intégralité par la Sécurité sociale et la couverture complémentaire.

    Six assureurs au banc d’essai

    Sur le banc d’essai, on retrouve les acteurs historiques du marché étudiant : la LMDE, mais aussi Heyme, la mutuelle issue de la fusion de la Smerep, de la Mep et Smerag. S’adressant désormais à tous les étudiants, les mutuelles régionales, la Smeno et la Smera, viennent compléter ce comparatif. Dans un souci d'exhaustivité, nous avons aussi choisi d’intégrer deux autres offres qui, selon les données de Hyperassur, figurent parmi les plus souscrites par les étudiants. Il s’agit de Cocoon et April. Leurs tarifs sont supérieurs, mais correspondent pourtant à un prix d’appel.

    Pour bien comprendre ces données, sachez que les pourcentages inscrits dans le tableau ci-dessous correspondent à la base de remboursement de la Sécurité sociale. Il s’agit du montant de base sur lequel l’Assurance maladie et les complémentaires se fondent pour établir leur couverture. A titre d’exemple, une consultation chez un médecin généraliste est remboursée par la Sécurité sociale à 70% sur une base de 25 euros. Soit 17,5 euros. Si une complémentaire affiche un remboursement de 100%, cela veut donc dire qu’elle complète les 30% restants, soit 6,5 euros. Il reste finalement un euro à la charge du patient au titre du ticket modérateur. Cette dépense est incompressible. Le même raisonnement s’applique pour l’ensemble des autres postes de soins présents dans ce tableau, avec une base de remboursement propre à chaque garantie.

    Les contrats d’appel des acteurs historiques du marché étudiant oscillent entre 5 et 13 euros par mois. Celle de la LMDE sort du lot puisqu’elle offre les garanties minimales, circonscrites à l’hospitalisation, le tout pour 4,99 euros. Les étudiants plus soucieux de leur couverture pourront se tourner vers l’offre plus complète de LMDE, à 14,6 euros par mois.

    Côté soins, aucune inquiétude à avoir car la prise en charge du forfait journalier hospitalier, cette participation financière du patient aux frais occasionnés par les séjours dépassant 24 heures, est prise en charge par l’ensemble des mutuelles du tableau à hauteur de 20 euros par jour, soit le montant forfaitaire qui est facturé aux patients. Quant aux frais de séjour, censés couvrir les dépenses engendrées au titre de la mobilisation du personnel soignant, des médicaments et autres examens de laboratoire, l’ensemble des organismes abondent le remboursement à 80% de l’Assurance maladie en portant le tout à 100% et ainsi limiter le reste à charge A noter que la formule Access d’April, plus onéreuse que le reste des offres, se fonde elle sur les frais réels, permettant ainsi d’obtenir un reste à charge nul. Les honoraires médicaux et chirurgicaux en hôpital sont tous pris en charge à 100%. A l’inverse, les frais de transport ne sont pas pris en charge par la Smeno et April.

    Si jamais vous comptez effectuer des séjours à l’étranger et que votre couverture n’est pas valable à l’étranger, le bon réflexe est de souscrire temporairement à des packs additionnels. Jouant le rôle de surcomplémentaire à l’étranger, ils permettent d’éviter les restes à charge monstrueux en cas d’hospitalisation. La LMDE en fournit un à raison de 49 euros par mois pour un séjour aux Etats-Unis, en Australie ou encore en Amérique du sud.

    Prêtez attention aux médicaments et consultations médicales

    Au-delà des garanties médicales, deux postes de dépenses devront être scrutés : les remboursements des médicaments ainsi que les consultations chez le médecin. Sur le premier poste, sachez que la Sécurité sociale rembourse fortement les médicaments reconnus comme irremplaçables ou majeurs, et faiblement ceux considérés comme secondaires. En la matière, Heyme se détache des autres complémentaires en abondant le remboursement de la Sécurité sociale à 100% et ce quel que soit le type de médicament. D’autres, comme April ou Cocoon, se contentent de rembourser les médicaments de niveau 2, à savoir ceux dont l’utilité est qualifiée de “majeure” par l’Assurance maladie. Quant aux consultations de médecins, ils sont entièrement couverts par trois des assureurs, à condition que le professionnel ne pratique pas de dépassement d’honoraire.

    Enfin, n’hésitez pas non plus à analyser les garanties “secondaires” des contrats. Qu’elles soient proposées par La LMDE (une séance de psychologue entièrement remboursée et deux autres couvertes en partie), ou Heyme (un forfait finançant l’achat de préservatifs et protections menstruelles réutilisables), elles permettent d’apporter du confort à l’assuré.

  • Crédit

    Article écrit par Alexandre LOUKIL pour Capital - Publié le 16/09/2021 à 16h57 sur https://www.capital.fr/votre-argent/