La détresse des étudiants recalés à l’entrée en master

Faute de place, des milliers d’étudiants voient leur parcours brutalement interrompu après la licence. C’est le cas de Kévin et Maë, recalés à l’entrée en master de psychologie malgré une moyenne générale de 15/20.
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[Article Le Télégramme]
Cette rentrée, Kévin, 23 ans, se voyait emménager dans une nouvelle région et entamer la dernière ligne droite de ses études. Fort d’une licence de psycho décrochée avec 14,8 de moyenne générale et une mention bien, il se pensait pas trop mal armé pour intégrer le master de neuropsychologie auquel il aspire. Mais, sur la dizaine de candidatures adressées dans toute la France (de Lille à Annecy et de Caen à Strasbourg), le Finistérien n’a essuyé que des refus.
Après cinq années passées sur les bancs de l’UBO, à Brest (deux en médecine, trois en psychologie) l’horizon du jeune homme s’est brutalement obscurci. Que faire ? Multiplier les stages pour améliorer son dossier et repostuler en master l’an prochain ? Faire un service civique ? Travailler à l’usine ? Sans perspective, Kévin a fait valoir son droit à la poursuite d’études sur Trouvermonmaster et saisi le recteur d’académie, censé lui faire trois propositions d’admission compatibles avec son projet et avec la licence obtenue. Septembre est là, et toujours pas de nouvelles.
Le droit à la poursuite d’études bafoué
Le cas de Kévin n’est pas isolé. Jeanne, classée 34e des 150 élèves de sa promo de troisième année de licence de droit, à Vannes (UBS), a essuyé vingt refus d’admission en master de droit privé et droit pénal. Malgré un 15 de moyenne générale, Maë, licenciée en psychologie à Rennes 2, se trouve aussi sans solution après avoir postulé à douze masters en psycho criminologie et neurosciences. « Résultats insuffisants » ou « niveau de connaissance ou de compétence insuffisants », lui a-t-il été notifié. Les recours gracieux adressés aux universités concernées sont restés vains. « La vraie raison, c’est le manque de places, m’a-t-on concédé oralement ». Après saisine du rectorat, elle a bien reçu deux « propositions » : « Sauf que le terme est erroné. J’ai vite compris, en discutant avec d’anciens étudiants, que ces soi-disant propositions consistent à transmettre le dossier à des universités qui ne répondent jamais ». Maë vit très mal « cette accumulation de déceptions » et ces refus qui, faute d’être expliqués, lui ont fait « perdre confiance en elle » et même, dit-elle, toute « estime de soi ».
Droit, psycho et sciences les plus en tension
Depuis 2016, la sélection en master ne s’opère plus lors du passage en deuxième année mais à l’entrée en M 1. Le hic, c’est qu’elle laisse sur le bord de la ...
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