Aloïs Nourry, 16 ans, annonce la couleur : « Je veux devenir agriculteur »

Le dernier recensement décennal du ministère de l’Agriculture nous apprend que la part de l’agriculture bio a triplé en dix ans. Aloïs Nourry, élève à la Ville-Davy, à Quessoy (Côtes-d’Armor), projette de prendre la suite de son père, agriculteur bio.
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[Article Ouest-France]
Aloïs Nourry, à 16 ans, est déjà certain de son projet professionnel. J’aime les animaux et la nature. Travailler dehors me plaît. Devenir, comme mon père, agriculteur est mon objectif », n’hésite-t-il pas un instant.
Son choix est sans doute bienvenu au moment où la main-d’œuvre en exploitation agricole a diminué, en dix ans, de 10 % en équivalent temps plein en Bretagne. La relève est nécessaire selon le récent rapport du recensement décennal du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Forêt.
Du conventionnel au durable, en passant par le bio
Elle se dessine en partie dans les lycées agricoles comme la Ville-Davy. Aloïs y est élève en première STAV, spécialité agricole. Dès la seconde, j’ai suivi la spécialité EATDD ( écologie, agronomie, territoire et développement durable ). Au lycée, nous découvrons tous les systèmes de production, du conventionnel au durable, en passant par le bio », souligne Aloïs.
Dans un paysage agricole national où la surface exploitée est restée stable ( elle occupe 50 % du territoire métropolitain ), malgré l’effritement de la main-d’œuvre, un chiffre du rapport du ministère de l’Agriculture saute aux yeux. La part de l’agriculture bio a triplé en dix ans, pour atteindre 12 % des surfaces. À quoi s’ajoutent 7 % des fermes en HVE( haute valeur environnementale ). Au total, 27 % des fermes ont au moins une production sous signe de qualité (hors bio ) : label rouge, AOP ( appellation d’origine protégée ) ou IGP ( indication géographique protégée ).
Une ligne de conduite sensible à l’environnement
C’est dans ce courant que se situe Aloïs. Je voudrais m’installer sur la ferme de mon père, passée en bio depuis trois ans. Nous avons 35 vaches et une dizaine de génisses sur 35 hectares. Un jour peut-être, je chercherais à agrandir la surface pour améliorer l’autonomie alimentaire du troupeau, imagine Aloïs, déjà bien investi dans son projet. Après mon bac, je voudrais suivre un BTS ACSE en apprentissage à la Ville-Davy et avant de m’installer, travailler comme salarié pendant quelques années », envisage le lycéen. Respecter les animaux, lutter contre les pollutions, ne pas utiliser d’engrais chimiques ni de pesticides, fait partie sa ligne de conduite.
Cette année, la classe d’Aloïs compte vingt élèves. 2020 a été la première année où l’on a constaté une augmentation des inscriptions dans l’enseignement agricole. Aloïs fait partie de cette génération dont l’une des caractéristiques est qu’elle est de plus en plus qualifiée et sensible à l’environnement.