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SmartAgri : « L’Intelligence artificielle n’est pas là pour remplacer l’agriculteur ou l’asservir »

Publié le 23 mai 2022
SmartAgri : « L’Intelligence artificielle n’est pas là pour remplacer l’agriculteur ou l’asservir »

Alexandre Termier est professeur d’informatique à Rennes 1 et responsable d’une équipe de recherche sur les sciences des données. Il est intervenu au Lycée Pommerit, le jeudi 24 mars, en ouverture de la 6e édition de SmartAgri, consacrée à l’agriculture et l’intelligence artificielle.

[Article Le Télégramme]

L’intelligence artificielle à la ferme, ça veut dire quoi ?

Revenons un peu en arrière. En informatique, des algorithmes - une mécanique en fait - résolvent des problèmes bien délimités : dans un tableur, vous pouvez ainsi calculer la somme des colonnes. Ça, c’est facile. Pour des problèmes plus compliqués, vous avez un ensemble de paramètres, comme un tas de petits curseurs. Un ou plusieurs réglages donnent la bonne solution à un problème. Sauf qu’il faut trouver comment régler tous les petits curseurs. C’est très compliqué. L’intelligence artificielle, souvent, ce sont des techniques qui vont essayer de naviguer dans ces espaces où il y a beaucoup de réglages possibles et aller assez vite vers une bonne solution.

Pouvez-vous l’illustrer dans le cas de l’agriculture ?

Par exemple, quand faut-il inséminer une vache ? Ce n’est pas évident. Souvent, l’éleveur fait ça par inspection visuelle. Il regarde si la vache a un comportement typique de chaleur. Sauf que 30 % n’exhibent pas de chaleur. Il va donc falloir regarder d’autres curseurs : sa température, son activité… Toute une série de variables. L’intelligence artificielle, en regardant sur des vaches que l’on connaît et qu’on a suivies, va apprendre et déterminer, en fonction de ces critères, s’il y a de bonnes chances que la vache soit inséminable à un moment donné.

Un autre exemple ?

Dans la viticulture. La grande crainte du viticulteur, c’est le mildiou (maladie qui touche notamment la vigne, NDLR). Est-ce que, dès que je vois une feuille infectée, j’épands un produit, quitte à en mettre trop ? Ou alors, j’attends, au risque de trop attendre et c’est foutu ? Là encore, il existe des mécanismes d’apprentissage pour savoir quand intervenir.

Pour certains, la dépendance à la technologie, c’est un asservissement supplémentaire, voire le début de la fin des paysans. Qu’en dites-vous ?

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[SOURCE]

[Article du Télégramme]

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