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Pourra-t-on partir en échange universitaire l’année prochaine ? Ouest-France vous répond

Rennes 2

En 2019, ils étaient plus de 90 000 Français à étudier dans un pays étranger. Un chiffre en constante augmentation depuis une quinzaine d’années. Mais en pleine pandémie de Covid-19, qu’en sera-t-il pour la prochaine rentrée scolaire ? Ouest-France vous répond.

  • l y a plus de 5,1 millions d’étudiants en mobilité internationale dans le monde. Les Français, eux, étaient plus de 90 000 à avoir tenté l’expérience cette année, et les établissements d’enseignement supérieur hexagonal ont accueilli plus de 343 000 étudiants étrangers sur la même période.

    Alors que la pandémie de Covid-19 continue de progresser dans de nombreux pays du monde, comment cela va-t-il affecter les mobilités internationales pour l’année scolaire à venir ? Où sera-t-il possible de partir et surtout dans quelles conditions ?

    Une fois n’est pas coutume, dans le cas présent ce n’est pas le voyage qui compte mais bien la destination.

    Au niveau européen, le programme EuRopean Action Scheme for the Mobility of University Students, surnommé Erasmus du nom du moine hollandais du XVe siècle Érasme, a profité à plus de 850 000 jeunes étudiants en 2018, dont plus de 57 000 Français. L’initiative, qui réunit les 27 États membres de l’Union européenne ainsi que l’Islande, le Liechtenstein, la Macédoine du Nord, la Norvège, la Serbie, la Turquie et le Royaume-Uni, a d’ailleurs fêté ses 30 ans l’année dernière pour un total de 9 millions de bénéficiaires.

  • Le Saviez-vous : Découvrez le programme Erasmus +

  • Après un confinement strict et une fermeture des frontières des pays de l’Union européenne, la situation revient petit à petit à la normale. Ainsi, rien n’empêchera les étudiants souhaitant effectuer une partie de l’année scolaire 2020-2021 dans une université européenne de le faire. Devant l’absence de directive énoncée par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, chaque université doit faire ses propres choix. À Rennes 2 « la possibilité des échanges Erasmus est maintenue pour la rentrée »,  explique Lesley Lelourec. La vice-présidente en charge de l’internationalisation de l’université précise que si l’autorisation est la règle, cela va aussi et surtout se faire au cas par cas : « Après discussions avec les universités partenaires, on sait déjà que tous les étudiants qui avaient prévu de partir ne pourront pas le faire. En effet, il y a des campus qui ont décidé de n’avoir que des cours à distance pour leurs propres étudiants. »

    Au cas par cas selon les universités

    Les conditions ne seront pas réunies pour accueillir les étudiants étrangers. Là encore, aucune décision à portée nationale de nos voisins européens, et cela va se négocier en fonction de chaque université d’accueil. Si certaines universités allemandes ou irlandaises ont déjà annoncé qu’elles n’accueilleraient pas d’étudiants Erasmus l’année prochaine, en Suisse, la rectrice de l’Université de Friboug assure que son institution « accueillera tous les étudiants qui veulent venir » dès lors qu’il y aura des cours en présentiel. L’idée, là encore, pour les partenaires est de « ne pas envoyer des étudiants dans un autre pays pour qu’ils se retrouvent à suivre des cours en visio conférence depuis une chambre de cité universitaire », abonde Lesley Lelourec.

    Par ailleurs, à Rennes 2, les étudiants peuvent partir en Erasmus dès le 1er semestre, si toutes les conditions sont réunies, mais l’université « conseille » tout de même de décaler les mobilités européennes à janvier et au deuxième semestre. C’est justement à ce moment, et pas avant, que les voyages scolaires internationaux hors Europe pourront éventuellement reprendre à Rennes 2.

    La direction a décidé de n’autoriser les voyages qu’au cas par cas et dans tous les cas pas avant le mois de janvier. Il y aura une réévaluation tout au long du premier semestre en accord avec les universités et autres instituts partenaires. Là encore pas de consigne générale du ministère de l’Enseignement supérieur, ce dernier renvoyant aux instructions du ministère des Affaires étrangères relatives à la possibilité de voyage entre la France et d’autres pays. Les quelque 40 000 Français qui vont étudier à l’international hors Europe sont donc suspendus à l’évolution de la pandémie de Covid-19. Il est également question des étudiants internationaux. En effet, si la France accueille environ 30 000 étudiants Erasmus, ils sont plus de 300 000 à venir d’un pays non européen. L’enjeu de la réouverture des frontières est donc de taille pour la France qui compte parmi les principaux pays d’accueils au monde. Un enjeu de taille également pour certaines universités et grandes écoles qui accueillent un fort contingent d’étudiants étrangers, bien souvent dans des cursus assez onéreux…